Pour comprendre la genèse de la notion d’arts populaires qui émerge au XIXe
siècle, il est
nécessaire de relire attentivement les textes de Champfleury (1821-1889), qui,
délaissant son œuvre de romancier, publia une Histoire des faïences
patriotiques sous la Révolution (1867), une Histoire de l’imagerie populaire (1869) et une Histoire de
la caricature en six volumes (1865-1888).
Relire
Champfleury : recueillir, récoler, relier, réarticuler les propositions,
les descriptions, les démonstrations, les hypothèses qu’avancent ses travaux
d’érudition, redéployer le « grand récit » qu’ils tentent de mettre
en place là où règne celui de l’histoire de l’art, qui, d’être histoire du
« grand art », est alors la seule histoire concevable, retrouver donc
les fondements de la contre-histoire que ces écrits cherchent à promouvoir, en
dégager les motifs principaux et secondaires, en faire ressortir les présupposés
et les points d’aveuglement, en mettre en valeur la cohérence, mais aussi les
ambiguïtés, les tensions, les contradictions ; bref, cartographier une pensée
dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est très peu systématique,
mettre au jour l’épistémologie et l’esthétique, voire l’éthique impliquées dans
une entreprise pionnière qui se sera conçue, entre autres choses, comme une
étude archéologique de l’« art sans art ».
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