La liberté du désordre, ce sont 800 kilos de boules en terre qui débordent des caisses qui les enferment comme autant de pensées, ce sont des lettres sur ces caisses qui s’assemblent en paroles, ce sont au mur des mots écrits les yeux fermés, de la main gauche qui ne sait pas écrire.
C’est une œuvre datée de 1985/2016, donnée à l’IAC (Institut d’art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes) à l’occasion d’un échange ; et c’est aussi ce livre, où Jean-Luc Parant, dans un long entretien avec Kristell Loquet accompagné de nombreuses images de ses archives, revient sur sa longue vie de création et dit, tantôt dans la langue unique qui est sa marque depuis plus de cinquante ans, tantôt de manière plus directe, et comme jamais il le fit, les pensées qui l’ont guidé et les innombrables débordements qu’elles ont provoqués : le débordement de ses tas de boules, de ses textes, de ses collections et de ses livres, ses débordements sentimentaux et familiaux, son « débordement du texte officiel de l’art »…
Cette figure du débordement sous laquelle vie et œuvre se confondent, il la montre active dès ses jeunes années, dans ses successifs lieux de vie, dans l’aventure ininterrompue du 6… et jusque dans l’arrêt cardiaque qui a failli lui être fatal en juin 2017.
« C’est mon travail qui m’a sauvé parce que c’est par lui que je vis et c’est pour lui que je vis. […] Même après ma mort mon œuvre débordera toujours. »
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